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L’anesthésie moderne du chien

Tous les vétérinaires effectuent quotidiennement des anesthésies. L’anesthésie des chiens est un acte méconnu du grand public car il se déroule dans une salle dédiée, à laquelle les propriétaires n’ont généralement pas accès. Nous vous proposons de vous expliquer ce qu’est une anesthésie et dans quelles conditions elle se déroule.

 

Auteur : Dr. C. Bille 03-02-2014
Centre Hospitalier Vétérinaire des Cordeliers, 29-35 avenue du Maréchal Joffre, 77100 Meaux.
E-mail : cbille@chvcordeliers.com
Cet article a été publié dans : Les Dossiers des Bons Maîtres (Février 2014) 78.

Définition de l’anesthésie

L’objectif d’une anesthésie est de créer une dépression ou une dissociation réversible de l’activité du système nerveux central par l’administration de médicaments. Le vétérinaire a généralement trois objectifs lorsqu’il anesthésie un chien. Ce sont les même que ceux des anesthésistes humains.

  • Provoquer la perte de la conscience.
    Elle définit l’anesthésie générale, par opposition à l’anesthésie locale, pendant laquelle le patient reste conscient. Les chiens ne comprennent pas les soins que le vétérinaire entreprend et il est quasiment impossible de faire en sorte qu’ils restent conscients et immobiles. La sédation permet de créer des conditions de sécurités optimales afin qu’un acte médical soit effectué par le vétérinaire.
  • Provoquer une relaxation musculaire.
    Elle est très importante pour effectuer un acte chirurgical dans de bonnes conditions.
  • Prendre en charge la douleur éventuellement provoquée par l’acte effectué par le vétérinaire.

Conséquences

Lors d’une anesthésie générale, d’autres fonctions peuvent être modifiées.
Il s’agit notamment des fonctions respiratoires et cardio-vasculaires.

Autrement dit, lorsqu’un chien est anesthésié, il peut respirer moins bien et son cœur peut battre de manière moins efficace que lorsqu’il est conscient. Il est possible de limiter ces effets en utilisant certaines associations de molécules et en adoptant certaines procédures.

Une anesthésie sans risque n’existe pas. La dernière grande étude en date rapporte une fréquence de décès de 0.05% chez le chien bien portant. Chez le chien malade, plus fragile et plus sensible, 1,44% des patients décèdent au cours d’une anesthésie.

Lorsqu’un vétérinaire vous propose d’anesthésier votre chien, il connaît ces chiffres.
Il évalue le bénéfice que l’animal retirerait de l’intervention proposée et le compare au risque encouru. Si une anesthésie est proposée, c’est que le bénéfice est supérieur au risque.

Pourquoi anesthésier, est-ce fréquent ?

L’anesthésie des chiens et des chats est très fréquente. Il s’agit d’un acte qui est effectué tous les jours par tous les vétérinaires. Certaines structures effectuent jusqu’à 2500 anesthésies par an.

Pour quelle raison un chien est-il anesthésié ? Il en existe de nombreuses. Voici quelques exemples.

Dans certaines situations, il est nécessaire qu’un chien soit immobile afin qu’un acte soit effectué. Il peut s’agir de la réalisation de radiographies de précision, d’un scanner, d’un détartrage, d’une ponction lombaire… Dans la plupart de ces cas, si cet acte était effectué sur vous, le médecin vous demanderait de ne pas bouger et cela suffirait. Le vétérinaire travaille dans des conditions différentes. Son patient ne l’écoute pas toujours et il est incapable de rester parfaitement immobile.

Les chiens sont aussi anesthésiés afin que soient effectués des actes chirurgicaux (stérilisation, suture de plaie, réparation de fractures…).
Chez les humains, certaines opérations peuvent avoir lieu sous anesthésie locale, le patient reste ainsi conscient durant toute l’intervention.
Les chiens ne peuvent pas rester conscients et immobiles pendant une intervention chirurgicale. L’anesthésie générale est donc indispensable.

L’environnement de l’anesthésie

Le jour de l’intervention il vous est souvent demandé d’amener votre animal le matin, à l’ouverture de la clinique. Cela permet d’effectuer l’intervention dans la matinée, de surveiller le réveil de votre animal pendant le reste de la journée et de vous le rendre réveillé, en fin de journée. Le plus souvent, il vous sera demandé de ne pas donner à manger à votre chien le matin de l’intervention.

Comme chez l’homme, l’anesthésie peut provoquer des vomissements. Un moyen simple de diminuer le risque en cas de vomissement est de mettre le patient à jeun pendant 6 à 12 heures.

Le vétérinaire sait que la séparation du chien et de son maître est souvent un moment angoissant. Les chiens reçoivent souvent des anxiolytiques lors de leur hospitalisation afin de rendre cette période moins pénible. Si, lorsque vous récupérez votre chien en fin de journée, il est plus calme que d’habitude, c’est souvent du fait de ces anxiolytiques et/ou du traitement antidouleur. Leur effet s’estompe progressivement, il aura juste besoin de tranquillité pour se réveiller.

Pendant toute son hospitalisation, votre chien est placé dans environnement calme et son état général (stress, douleur, excitation) est évalué régulièrement par les infirmières vétérinaires qui sont spécialement formées pour cela.

L’anesthésie

L’acte anesthésique se décompose en 4 phases et une période postanesthésique appelée plus communément postopératoire. Elles sont toutes associées à une surveillance particulière. De façon générale, l’anesthésie peut être réalisée à l’aide de produits injectables et/ou volatils, on parle dans ce dernier cas d’anesthésie par inhalation, l‘agent anesthésique étant administré par inhalation via une sonde placée dans la trachée.

  1. La prémedication. L’hospitalisation avant l’anesthésie, nous l’avons vu, est dominée par l’angoisse que peut ressentir votre chien. Son attitude est particulièrement surveillée. Des anxiolytiques peuvent lui être administrés pendant cette période ainsi que des analgésiques en vue de la chirurgie.
  2. L’induction de l’anesthésie. Il s’agit du moment où les molécules anesthésiques sont administrées au chien pour créer cette état d’inconscience qu’est l’anesthésie générale. Elles sont généralement administrées par voie intraveineuse, par l’intermédiaire d’un cathéter. C’est pour cela que votre chien est souvent tondu sur une patte avant et qu’il présente un pansement sur cette patte lorsque vous le récupérez. Cette phase dure généralement quelques dizaines de secondes voire quelques minutes. Une équipe de 2 personnes est généralement dédiée à l’induction de l’anesthésie. La première injecte les produits. La seconde maintient un contact physique avec votre chien pendant la perte de conscience.
  3. La maintenance de l’anesthésie. C’est la période au cours de laquelle le vétérinaire effectue l’acte prévu. Pendant cette période, les fonctions vitales de votre chien sont surveillées et soutenues. Une personne est souvent dédiée à la surveillance anesthésique du patient. Votre vétérinaire possède des appareils spécifiques qui aideront aussi à la surveillance des grandes fonctions de votre chien. Il reçoit généralement une perfusion et est intubé, comme un humain. De ce fait votre chien pourra recevoir ainsi à tout moment l’assistance nécessaire.
  4. Le réveil. Une fois l’intervention terminée, votre chien va peu à peu reprendre conscience. Cette phase dure quelques dizaines de minutes. Une infirmière vétérinaire est toujours présente aux côtés du chien pendant son réveil. Une vigilance est particulièrement apportée à la température du corps de votre chien, le réchauffement peut être nécessaire.
  5. Une fois, votre chien conscient, l’anesthésie proprement-dite est terminée. S’en suit la La phase post opératoire. Il s’agit d’une période de plusieurs heures pendant laquelle votre vétérinaire observe votre animal afin de confirmer qu’il va pouvoir vous être rendu. Cette phase est particulièrement importante pour confirmer que le protocole antidouleur choisi est adapté.

Les jours suivant une anesthésie

L’acte anesthésique ne requiert aucune surveillance de votre part. Si votre chien vous est rendu, c’est qu’il est bien réveillé. La reprise des repas peut se faire de façon progressive selon les conseils qui vous sont donnés par votre vétérinaire, ils dépendent de l’acte chirurgical ou diagnostique qui a été pratiqué et non de l’anesthésie.

L’anesthésie du chien est un acte qui est très courant en médecine vétérinaire. Il est effectué quotidiennement par tous les vétérinaires. Par essence, il implique certains risques qui sont bien connus et maîtrisés aujourd’hui. Si votre vétérinaire vous propose d’anesthésier votre chien c’est que le bénéfice qu’il retirera de l’intervention est largement supérieur aux risques encourus. Anesthésier un chien impose souvent de l’hospitaliser pendant une journée. Au cours de cette journée l’ensemble de l’équipe vétérinaire évalue en permanence son bien-être et adapte son traitement.

Actualités

La sécurité en anesthésie vétérinaire : une approche nouvelle

Depuis 2013, l’induction de l’anesthésie comme le décollage d’un avion …
L’enjeu est de taille depuis l’essor et le développement des nouvelles techniques anesthésiques, depuis l’apparition de molécules plus sûres et adaptées aux chiens et aux chats, depuis la sophistication des équipements d’anesthésie et de surveillance. Il est évident que le praticien vétérinaire voit son mode d’exercice évoluer et se forme pour proposer une nouvelle approche de l’anesthésie vétérinaire en sécurisant tous les paramètres qui lui sont dédiés.

L’Association of Veterinary Anaesthetists (AVA) a édité de nouvelles recommandations internationales traduites en 6 langues pour aider à réduire significativement le dit « risque anesthésique » vétérinaire. Cette action a été menée sous l’impulsion et la direction du Dr Paul Coppens, spécialiste européen en anesthésie vétérinaire, diplômé ECVAA*.
L’objectif: rendre l’anesthésie plus sûre, la paramétrer, former les vétérinaires et communiquer auprès des propriétaires la nouvelle approche et ses bénéfices.

Votre vétérinaire, en suivant ces recommandations, garantit ainsi un protocole qui repose sur les prérequis suivants :

  • Assurer la perméabilité des voies respiratoires du patient (l’intubation répond ainsi à cette nécessité)
  • Pouvoir administrer de l’oxygène à tout moment
  • Effectuer manuellement une ventilation avec un ballon de réanimation auto-gonflant ou un système respiratoire d’anesthésie
  • Administrer immédiatement des médicaments et des fluides par voie intraveineuse, l’accès veineux étant sécurisé par un cathéter
  • Entreprendre une réanimation cardio-respiratoire de base.

Associée à ces prérequis, l’AVA a proposé aux vétérinaires une liste de 5 questions auxquelles répondre par l’affirmative avant d’entreprendre l’induction de l’anesthésie. De cette manière, le vétérinaire se prémunit contre d’éventuels oublis.

C’est cette démarche qui est particulièrement innovante en anesthésie vétérinaire, faisant appel à un système qui a déjà fait ses preuves en anesthésie humaine ou dans l’aviation. Par l’application de cette méthodologie appelée «culture de la sécurité», les facteurs humains sont pris en compte permettant de limiter au maximum les risques.

En 2013, le Dr Paul Coppens, avec la collaboration du commandant Fabrice Levoyer, pilote Boeing 777, franchit alors une nouvelle étape en faisant évoluer cette liste de questions en une véritable checklist répondant à des critères rigoureux d’efficacité développés dans le domaine de l’aviation.

 

À l’instar du pilote de ligne qui effectue sa checklist avant le décollage, votre vétérinaire dispose aujourd’hui de ces outils pour offrir à votre animal une sécurité optimale. Lui aussi est fin prêt pour un décollage en toute sécurité !

Pour plus d’informations, connectez-vous sur le site de l’AVA www.ava.eu.com ou bien, parlez-en avec votre vétérinaire.

*European College of Veterinary Anaesthesia and Analgesia

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